La charité 3.0 commence par… un don d’impact
C’est le donateur qui oriente désormais les actions caritatives, qui doivent maintenant avoir un impact concret.
C’est en écoutant la radio que j’apprenais (ou plutôt que je me remémorais) que le 5 septembre était la Journée internationale de la charité. Longtemps à l’agenda, la notion de charité était intrinsèque à notre devoir de mortel. Puis, avec la structuration du secteur pluriel et de ses organismes de bienfaisance qui le compose, la charité a pris une nouvelle forme, la philanthropie.
Vous m’accusez de faire de la sémantique? Je plaide non coupable.
Vous souvenez-vous de la dîme, ce devoir religieux de contribuer à l’Église pour que le gros thermomètre de don devant son parvis explose en témoignage de la générosité (obligée) de ses fidèles? Ça, c’est de la charité.
La philanthropie amenait le don à une autre étape: le désintéressement de celui-ci. Le cancer vous touche, vous voulez soutenir cette cause? Vous le faites. Pas par devoir obligé, mais par simple souci de contribuer à quelque chose qui vous tient à cœur.
Les donateurs sont sollicités comme jamais et
les organismes sont nombreux, très nombreux.
Ce marché – car oui, il en est un – a vu sa création de départements de développement philanthropique, de conseillers en philanthropie, d’association en philanthropie et j’en passe. Bref, une business bien structurée pour répondre à un besoin (souvent à la suite d’un désengagement étatique). Mais ici, la loi de l’offre et de la demande arrive au maximum de son élasticité. Les donateurs sont sollicités comme jamais et les organismes sont nombreux, très nombreux.
On voit alors deux tendances lourdes qui s’ancrent solidement dans l’écosystème philanthropique: la mutualisation des organismes et la recherche de l’impact. Dernière sortie pour la charité et bienvenue sur l’autoroute du don d’impact dirigé par le donateur!
Le donateur veut savoir exactement combien
de petits déjeuners seront servis avec son don.
Car s’il y a un marché de l’acheteur ou du vendeur dans le domaine immobilier, il y a également un parallèle dans le milieu caritatif et, soyez avertis, c’est le donateur – et personne d’autre – qui oriente désormais les actions caritatives. Et celles-ci ne doivent plus être saupoudrées par ci et là. Elles doivent maintenant avoir un impact concret. Le donateur veut savoir exactement combien de petits déjeuners seront servis avec son don, combien de sacs d’école seront offerts pour la rentrée et combien jeunes iront au camp de jour avec les dons recueillis.
Il s’agit pour les organismes d’un appel sans précédent à la transparence et à la réédition de compte, un virage extrêmement positif pour l’éthique philanthropique et pour construire des liens de confiance durables. Les organismes qui tireront leur épingle du jeu seront ceux qui sauront s’adapter à ce nouveau contexte de charité… 3.0.